À Coco

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La honte m’inonde telle une crue de mousson

Comme les mots s’escamotent quand j’en veux faire moisson.

Avec quelle promptitude ont-ils pourtant répondu

A l’appel des amourettes et autres tocades déçues.

;

D’effeuiller la marguerite aujourd’hui bien peu me chaut

J’ai inventé le trésor dormant sous l’artichaut,

Une source de plénitude, calme, riante et fraîche,

Non un de ces oueds dont le lit si vite s’assèche.

;

Mais s’il m’est aisé de transcrire les amours mensongères,

De noircir des pages à l’encre de la colère,

Du bonheur serein que ta présence implique,

Force m’est de l’admettre, j’ignore le lexique.

;

Je pourrais laisser les Muses encenser ta joliesse.

Je pourrais ici baiser tes lèvres et caresser tes fesses.

Je pourrais aussi chanter tes rires, ta belle humanité.

Je pourrais égrainer les fruits de ta beauté.

;

Je me refuse néanmoins à scinder ainsi ton être,

Ton existence et ton essence qui ont su faire naître

En moi une joie sereine, une quotidienne fierté.

Je t’aime sans littérature, dans ton entièreté.

Ma dernière bière

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Et merde. J’ai vraiment pas de bol quand même ! Le jour précis où j’avais mis mon réveil pour enfin m’activer à chercher un vrai boulot, qu’est-ce qu’ils viennent me coller la fin du monde ?! Au temps pour mes bonnes résolutions !

La fin du monde…Y’a pas idée. Comme si j’avais pas autre chose à foutre ! Bon, enfin, c’est comme ça. Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de ces derniers moments ?

Je retournerais bien me coucher, tiens. Mais bon, j’aurais bientôt tout le temps de me reposer . Enfin, j’espère ! Manquerait plus qu’il y ait une vie après la mort ! Se réincarner…Mais sur une autre planète du coup, parce que celle-ci va bientôt faire sérieusement la gueule. Se réincarner en extra-terrestre. Excellent ! A moi les petites femmes vertes…et pas à cause de moi pour une fois.La fin du monde…Quand je pense aux gens qui sont morts hier. Sont cons un peu. Z’auraient attendu un peu, z’auraient eu de la compagnie. Mais bon, y vont rater le spectacle. C’est ballot, ça arrive pas tous les jours la fin du monde. Moi au moins, je pourrai dire que j’y étais…

J’vais m’ouvrir une bière, tiens. C’est un peu tôt, mais c’est pas aujourd’hui que je vais me préoccuper des conventions sociales, hein ! Et puis, demain, promis, j’arrête de boire…

J’aurais pu appeler une copine, histoire de finir en plaisir. Mais avant, il aurait fallu que je dise à Carole que c’était fini entre nous. Question d’honnêteté. Hahaha. J’imagine. « Allo, carole, c’est fini entre nous. Non pleure pas, c’est pas la fin du monde.. Ah si ?! Bon ben alors tu te remettras d’autant plus vite »

Bon ben ça va plus tarder maintenant. C’est con, je l’aimais bien, moi, le monde. Faut reconnaître que j’aurais pas fait grand chose sans lui. Mais bon, la vie continue. Les poussières cosmiques que nous serons bientôt finiront bien par fertiliser quelque endroit de l’univers. Et va savoir si une nouvelle espèce n’en naîtra pas. Moins arrogante que la nôtre, c’est à souhaiter.
« Au commencement, il y eut le verbe », maintenant vient le temps de fermer un peu sa gueule et de prendre de la hauteur. A moi les grands espaces…

Bon alors, il est temps. Mes derniers mots…Mon baroud d’auteur…

Babaille tout le monde . On s’est bien marré ensemble. On a bien vécu et surtout bien déconné. Là on se fait une petite gueule de bois et puis après vacances…Ce n’est pas vraiment la fin du monde, ce n’est que la fin d’un monde. Alors, dès que possible, on s’appelle, on se fait une bouffe. Et sur ce, je vais me reboire une biè…..

Elle…Seulement elle

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:

Je ne vous ai encore jamais parlé d’elle.

Elle, ma compagne la plus aimante, la plus fidèle,

Elle qui partage fièrement la plupart de mes souvenirs,

Elle, avec laquelle j’ai vécu le meilleur comme le pire.

:

Je l’ai toujours connue, elle était là comme une évidence,

Si bien qu’il me fut peu donné de m’étonner de son absence.

Ah, nous en avons passé de longues journées franches !

Charnelle, je lui dois une bonne somme de mes nuits blanches.

:

Conciliante, elle ne me demande jamais de compte.

Elle se fout que je baratine, que je me la raconte.

Au contraire, avec elle, je ne tombe guère en disgrâce.

Plus mal je me comporte et plus fort elle m’embrasse.

:

Même quand je la trompe, elle ne se détourne pas.

Allez, vous pouvez bien penser que je suis ingrat,

Mais c’est ainsi que notre couple fonctionne,

Quand l’un de nous s’ennuie, il faut vite qu’il actionne.

:

Mes belles Katia, Fanny, Tiphaine, Aurélie ,

M’ont donné plus de joies que ma mie.

Or je n’ai pu vivre loin de sa présence.

Elle est ma base, mon assise, ma référence.

:

Mais las des attentions dont elle me poursuit,

Un soir viendra bien où, salaud que je suis,

J’irai chercher des clopes au tabac du quartier,

Et fuirai avec un cancer vivre mes jours derniers.

:

Ah, je l’aurai pourtant chérie !

Ah, je l’aurai souvent haïe !

Ma seule, mon unique habitude,

Mon amour détesté…Solitude.

:

L’émoi de mes moi

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Ce petit ver rougeaud qui vagissait au monde

Sa détresse d’être exclu de sa niche bien ronde,

Qui s’époumonait à respirer la vie nouvelle

Renonçant à l’amnios pour il ne savait quel

Continuum interlope aux contours hostiles,

A ton avis aujourd’hui, que te dirait-il ?

,

Et ce jeune garçon qui découvrait le monde,

Tout à l’intérêt que l’âge tendre féconde,

Qui s’apprenait lui-même et étudiait autrui

Semant la naïveté que le savoir réduit

Mais qui rêvait encore aux lendemains dociles,

A ton avis aujourd’hui, que te dirait-il ?

,

Ou cet adolescent qui faisait sien le monde,

Entre bourgeons jolis et branches que l’on émonde,

Qui reniait son passé et crachait sur l’avenir

Pour ne nourrir enfin que d’égoïstes plaisirs

Mais qui ne trouvait pas encore la révolte futile

A ton avis aujourd’hui, que te dirait-il ?

,

Quant à l’homme nouveau qui faisait avec le monde,

Fuyait dans les livres, défonces, femmes parfois girondes,

Qui voulait être père mais ne se concevait adulte,

Qui avançait sans bruit mais priait le tumulte

Lui qui crevait de peur, encore ne l’admit-il,

A ton avis aujourd’hui, que te dirait-il ?

,

Et le trentenaire désabusé qui traversa le monde

Celui qui par les vers exprimait sa faconde,

Riche de ses amours vécues et de ses joies nouvelles,

Qui buvait les rencontres et l’action , plus naturel,

Qui croyait que le bonheur se cachait sur une île,

A ton avis aujourd’hui, que te dirait-il ?

,

Euh, à mon avis, que me diraient-ils…

Je ne me suis posé question plus sénile !

Ils sont bel et bien morts aujourd’hui

Et je suis l’outre-monde dans lequel ils ont fui

Je suis le vaisseau qui vogue sur leurs chuchotements,

Et jamais ils ne lèvent la lame de leur jugement,

Ils sont les flots, le vent, les embruns et les sirènes

Qui font bruisser les voiles de la vie que je mène.

Et celui que je suis les rejoindra, certain

De porter avec eux qui barrera demain.

,

Pèlerin

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;

Marcher, marcher et marcher encore,

Sans but et sans destination.

Avancer à raison ou à tort

Jusqu’à la fin des souvenirs, des ambitions.

;

 Que chaque modeste enjambée élime

Les casseroles aux fonds cramés

Par les désirs illégitimes,

Par les espoirs surestimés.

;

Que chaque pas porte vers tout,

Que chaque mètre ne mène à rien,

Et qu’à l’allure de son va-tout

On crache le mal comme le bien.

;

Marcher, marcher et marcher encore,

Décrasser son corps et son identité

Respirer la vie en attendant la mort

Humble pèlerinage vers un soi-déïté.

;

Renoncer à ce qui fut cardinal,

Point, nombre et par dessus tout vertu.

Vivre l’errance comme le final

Des artifices revêtus.

;

N’attendre pas plus que regretter.

A la lourdeur du cœur préférer celle des jambes.

Etre de ce monde mais se mouvoir à ses côtés.

Faire que chaque aube en soit un dithyrambe.

;

Marcher, marcher et marcher encore…

;

Chatteries

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/

Comme il me plaît de caresser sa crinière blonde,

Lueur nouvelle qui allume mon monde;

De flatter de mes yeux sa féline silhouette

Dont chaque muscle roule souplement dans ma tête.

:

Car elle a tout d’une chatte, cette femme au nom d’espoir

Au son duquel la magie du matin succédera au soir.

Et si ma fierté est grande d’un peu l’apprivoiser,

J’aime qu’il soit impensable de la domestiquer.

:

Si j’ai le privilège de ses doux ronronnements,

Je n’en connais pas moins l’ire de ses feulements,

Or malgré toute ma tendresse, je ne suis pas naïf:

Je serais bien sage de me garder des coups de griffes.

:

Mais qu’importe où sa démarche gracieuse la portera demain,

J’espère que souvent sur sa nuque je puisse poser la main ,

Et qu’il me soit donné sur le chemin de sa liberté

D’entendre l’écho de nos rires enlacés.

:

Alcoolin-Maillard

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Dans le cul d’une bouteille vide,

J’ai vu le miroir aux alouettes

Dans lequel était gravée par l’acide

En courbes oiseuses, ta silhouette.

,

Ce n’est certes pas par ce verre-là

Que s’ouvrira le pays des merveilles,

Non, je tente seulement d’y mettre à bas

Mes illusoires moments d’éveil.

,

Or l’oubli en chat échaudé

Fuit l’eau-de-vie trop froide

Et à la peine me laisse taraudé

Par les sévices d’un cerveau roide.

,

Mais l’amour pur à jamais se distille

Et lance vers l’éther ses louanges

Toujours de mon esprit volatile

Tu auras la part du lion… et celle de l’ange
,

 

 

 

L’enjôleur en geole

Sans titre

,

C’était un petit mot d’amour humble mais vaillant,

Un simple je t’aime captif d’une rangée de dents.

Il avait déjà joui d’une totale liberté,

Et se demandait bien pourquoi on l’avait arrêté

Il se morfondait derrière les barreaux d’émail

Et se remémorait des souvenirs en détail

Comme cette première fois qu’il toucha ton oreille

Émergeant ainsi d’une longue nuit sans sommeil.

 ,

S’ensuivit le moment du plus doux des labeurs,

Il était un coursier qui ne comptait pas ses heures,

Il travaillait souvent avec un petit nom

mon ange, ma fée et autres compagnons.

 ,

Il pensait parfois à certains homologues

Ceux que l’on appelait les mesquins proctologues

Qui n’avaient pour fonction, pour pitoyable but,

Non de donner la joie mais de forcer un cul.

 ,

Il n’était pas de ces mots vils de bar à putes,

Son rôle à lui n’était pas d’assouvir le rut.

Enfin, pour être honnête, c’en était une part,

Mais il était autant à la fin qu’au départ.

Alors pourquoi était il donc privé de sortie ?

Il devrait s’enfuir puisque c’était ainsi.

Il en était à planifier l’évasion,

Quand un choc rude secoua sa prison.

 ,

Une grande claque venue de l’extérieur

Un séisme qui pourrait à la bonne heure

Faire s’entrouvrir la porte, mais au contraire

Ne voici pas qu’ensuite la mâchoire se resserre.

 ,

Il ne s’en échapperait jamais plus, pensait-il

Quand peu de temps plus tard une langue malhabile

Déjoua pourtant la surveillance de son geôlier

Et pénétra son cachot, ô si sensuel bélier.

 ,

Il avait bien failli se noyer dans la salive

Mais il n’abandonna pas, il fallait qu’il vive.

Le libérateur au bout d’un temps se retira

Mais la bouche pour autant ne se referma pas.

 ,

Un souffle chaud venu des profondeurs

et le je t’aime s’envola vers ton cœur.

Il était en joie, que dis-je, il rayonnait

Car, il était bien temps, le travail reprenait.

Abécédaire caustique de la vie à deux (écrit par un homme hétéro à la vie essentiellement célibataire)

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Amant : Tiers pas toujours payant

 

Bagatelle : Jeu qui perd de son attrait après qu’on a passé la bague à tel ou tel partenaire.

 

Couple : Entité mathématico-mystique où l’ensemble serait plus que la somme des parties.

 

Désir : Braise qui s’entretient dans le foyer si l’on ne veut pas avoir l’impression d’aller au charbon.

 

Engueulade : ( souvent suivie de réconciliation ) Pour ceux qui se servent du tube de dentifrice ou de la lunette des chiottes pour faire monter le désir.

 

Femme : Plat cuisiné à la sauce aigre-douce.

 

Godemiché : Remplaçant ou assistant.

 

Homme : Boîte à outils qui se range sur le canapé.

 

Insulte : Evolution traditionnelle du mot d’amour.

 

Jalousie : Dégradation d’un sujet en objet, peur que son conjoint parte emmerder quelqu’un d’autre.

 

Kilo : Mesure du temps passé ensemble.

 

Libertinage : Touche de célibat dans le ménage.

 

Mère : Trop belle, c’est une espèce invasive.

 

Noces : Grosse bringue dont on se réveille avec une gueule de bois, portant le même nom que son colocataire.

 

Obsèques : Espoir ultime, fête de la libération.

 

Parentalité : Responsabilité qui repousse l’échéance du divorce.

 

Quarantaine : Age mélancolique auquel on se rend compte qu’on est retenu en isolement sexuel.

 

Règles : Occasion de sodomie.

 

Saint Valentin : Concurrent déloyal de Cupidon, survit à l’amour.

 

Tendresse : Sentiment qui se déclame d’abord avec le corps entier, et qui pour certains chanceux peut encore ponctuellement subsister dans les yeux.

 

Uppercut : Réponse déconseillée à la mauvaise-foi.

 

Vaginite : Parfois le seul moyen qu’il reste aux femmes de ressentir un feu dans le bas-ventre.

 

Week-end : Période durant laquelle il est plus ardu d’échapper à l’autre.

 

X : Adultère audiovisuel.

 

Yéti : Messieurs, si au bout de quelques années, votre compagne ne subit pas cette métamorphose, consultez les articles amant et jalousie.

 

Zapper : Ce que devraient faire les femmes de leur compagnon, j’en aurais peut être plus pour moi (des maîtresses et des copains disponibles )

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Il fût un temps pas si lointain,

Avant que l’essence subtile

Ne s’avérât bien volatile,

Où il aimait humer sa main.

 .

Elle était des journées durant

Baignée des parfaits effluves

Issus de l’onctueuse étuve

Où la menait notre galant.

 ,

Le majeur de notre personnage,

De tous ses doigts le plus ardent,

Pleurait l’absence de cet onguent

Et ne se levait plus que de rage.

Pour retrouver sa préhension,

Le bougre tenta de biaiser,

Et en une grande naïveté,

Entreprit sa masturbation.

 ,

Mais c’était la fleur du désir,

La femme comme note de cœur,

Non de l’amour-propre l’odeur

Que ses phalanges aimaient sentir.

 ,

Lors un jour sa belle lui revint,

Elle qui aimait tant ses paluches

Se laissa tomber dans l’embûche

En un cri de plaisir non feint.

 ,

Son médius enivré de parfum,

Reprit, comblé, toutes ses fonctions

Et jamais ses articulations

Ne connurent l’arthritique destin.
,